bousiller

bousiller

bousiller [ buzije ] v. <conjug. : 1>
• 1554; de bouse
1 V. intr. Techn. Maçonner en bousillage.
2 V. tr. (1694) Gâcher (un travail). fam. cochonner, saloper.
3Fam. Rendre inutilisable. abîmer, détériorer, fam. flinguer. Il a bousillé son moteur. P. p. adj. Sa montre est bousillée. fam. 2. fichu, foutu.
Pop. Tuer. « La division de cavalerie a ordre de se faire bousiller derrière nous » (Martin du Gard).

bousiller verbe transitif (de bouse) Familier Exécuter un travail grossièrement et très vite. Endommager gravement quelque chose, le détériorer, le compromettre : Bousiller une voiture. Bousiller sa carrière. Tuer quelqu'un ou le détruire moralement. Maçonner en bousillage. ● bousiller (synonymes) verbe transitif (de bouse) Familier Exécuter un travail grossièrement et très vite.
Synonymes :
- bâcler
- gâcher
- sabrer (familier)
Contraires :
- lécher (familier)
Endommager gravement quelque chose, le détériorer, le compromettre
Synonymes :
- abîmer
- amocher (familier)
- détériorer
- esquinter (familier)
Tuer quelqu'un ou le détruire moralement.
Synonymes :
- descendre (familier)

bousiller
v.
rI./r v. intr. CONSTR Maçonner avec un mélange de chaume et de boue.
rII./r v. tr.
d1./d CONSTR Construire en bousillage.
d2./d Par ext. Fam. Faire précipitamment et sans soin. Bousiller son travail.
d3./d Fam. Abîmer, démolir (qqch); tuer (qqn).

⇒BOUSILLER, verbe.
I.— Emploi intrans.
A.— MAÇONN., vieilli. Maçonner, construire en bousillage.
B.— P. anal., pop., fam., vieilli. Abîmer :
1. Une voix d'enfant vieille et sentencieuse s'échappe du lit : — Oui, tes yeux vont se brouiller, tu vas bousiller et tu auras encore « du refusé ».
FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, p. 118.
II.— Emploi trans.
A.— Exécuter un travail trop vite et mal. Il a bousillé l'ouvrage (Ac. 1932).
B.— P. hyperb., arg. Tuer. Ça t'fout par terre, mais ça t'bousille pas (BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 229).
P. métaph. Massacrer (une chose) :
2. ... les violons l'ont-ils assez bousillé [le trait qui ouvre la danse des Apprentis, dans les Maîtres Chanteurs].
WILLY, Bains de sons, par l'ouvreuse du Cirque d'été, 1893, p. 260.
Rem. 1. Ce dernier emploi pourrait aussi se rattacher à I B 2. La docum. atteste l'emploi chez J. RENARD, Poil de Carotte, p. 61 et 208, du syntagme des bousilles aux lèvres,bousille (en 1611 chez COTGR. au sens de « matière pour bousiller ») est obscur (« gouttelette de salive, postillon »?).
PRONONC. :[buzije], (je) bousille [busij]. (Pour [] et yod, cf. bousillage).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1554 « construire en torchis » (Comptes de Diane de Poitiers, 181, Delb. dans QUEM.); 1690 (FUR. : On dit proverbialement & par mépris des logis bâtis de mauvais materiaux, & de plusieurs manufactures & besognes malfaites, qu'elles ne sont que bousillées), d'où 2. 1694 « mal faire, gâcher, abîmer » (Ac.), graphie bouziller 1936 (CÉLINE, Mort à crédit, p. 397); p. ext. 3. 1897 « tuer » d'apr. Dauzat, 16.4.17, 667 dans ESN. Poilu, p. 110; 1913 (Matin, 28 juin, Ibid.), graphie bouziller 1913 (ID., 25 août, ibid.).
Dér. de bouse; suff. -iller.
STAT. — Fréq. abs. littér. :34.
BBG. — ROBERT (I.). La Tentation de l'arg. Déf. Lang. fr. 1969, n° 49, p. 10. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 38, 128. — TEPPE (J.). Ecrivailleurs, philosophâtres, poétaillons. Vie Lang. 1971, p. 161.

bousiller [buzije] v.
ÉTYM. 1554; de bouse.
———
I V. intr.
1 Techn. Maçonner en bousillage.
2 Fig. et vieilli. Faire du mauvais travail. Bâcler. || « C'est un brouillon, il ne fait que bousiller » (Académie).
1 (…) gâcheur de papier : il trouvait toujours trop lents ses secrétaires et préférait bousiller lui-même.
Fortunat Strowski, Montaigne, p. 41.
———
II V. tr. (1694). Fam.
1 Exécuter sans soin (un travail). Cochonner, gâcher, torcher. || Bousiller un ouvrage.
2 Rendre inutilisable, casser. Abîmer, amocher, détériorer. || Il a bousillé son appareil, son avion, en atterrissant. || Bousiller une voiture.Pronominal :
1.1 (La script-girl) raconte qu'il y a eu avant-hier un formidable accident de chemin de fer aux Aubrais : 120 morts, et que des tas d'autos se bousillent sur les routes.
S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 396.
Par ext. (Sujet n. de personne). || Il s'est bousillé une jambe dans son accident.
3 Tuer, massacrer.
2 … Paraît que la division de cavalerie a ordre de se faire bousiller derrière nous pour les empêcher de nous tomber dessus !
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 166.
3 (…) on voulait sauver l'honneur pour que la France puisse parler aux Alliés la tête haute; il y a des types qui se sont fait bousiller pour ça : c'est bien du sang perdu !
S. de Beauvoir, les Mandarins, p. 152.
——————
bousillé, ée p. p. adj.
|| Un travail bousillé. || Sa voiture est complètement bousillée. Foutu, nase.
DÉR. Bousillage, bousilleur.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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